Communiqué de presse
25 sites rejoignent le Réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO
Le programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO a ajouté 25 sites de 18 pays au Réseau mondial des réserves de biosphère, qui compte désormais 714 réserves dans 129 pays de par le monde.
Lors d’une réunion en ligne qui s’est tenue les 27 et 28 octobre, le Conseil international de coordination du programme sur l’Homme et la biosphère (CIC-MAB) de l’UNESCO a approuvé ces nouvelles inscriptions ainsi que l’extension ou la modification du zonage de cinq réserves de biosphère existantes, ce qui a également entrainé, dans la plupart des cas, la modification de leur nom officiel.
Andorre, Cabo Verde, les Comores, le Luxembourg et Trinité-et-Tobago ont rejoint le Réseau cette année à la suite de la désignation de leurs premiers sites : Réserve de biosphère d’Ordino, Réserves de biosphère de Fogo et de Maio, Réserve de biosphère de Mohéli, Réserve de biosphère de Minett et Réserve de biosphère du Nord-Est de Tobago.
Quatre États membres ont demandé au CIC-MAB de retirer 11 sites du Réseau mondial de réserves de biosphère. L’Australie a demandé le retrait de cinq sites : Uluru (Ayers Rock-Mount Olga), Croajingalong, Riverland (anciennement Bookmark), Kosciuszko et la réserve de biosphère sans non (Mamungari) ; la Bulgarie a demandé la désinscription de quatre sites : Ali Botouch, Doupki-Djindjiritza, Mantaritza et Parangalitsa ; la République démocratique du Congo a demandé le retrait de la Réserve de biosphère de Lufira ; enfin, le Mexique a demandé la désinscription des Islas del Golfo de California.
Les réserves de biosphère de l’UNESCO s’efforcent de réconcilier l’activité humaine avec la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Elles constituent des éléments centraux du travail de recherche et de sensibilisation de l’UNESCO visant à promouvoir des pratiques de développement durable innovantes. Il s’agit aussi de combattre la perte de la biodiversité en soutenant la compréhension, la valorisation et la sauvegarde de l’environnement de vie par les collectivités et les États membres.
De nouvelles réserves de biosphère sont désignées chaque année par l’organe directeur du programme MAB, le Conseil international de coordination, composé de 34 États membres de l’UNESCO élus par roulement. Initiative scientifique intergouvernementale créée par l’UNESCO en 1971, le programme l’Homme et la biosphère a été l’un des premiers à promouvoir l’idée de développement durable.
Sites désignés cette année :
Réserve de biosphère d’Ordino (Andorre)
Située sur l’axe central de l’est des Pyrénées, dans le nord d’Andorre, la réserve de biosphère d’Ordino couvre une superficie de 82,7 km² et présente un bel échantillon de diversité biologique. L’agriculture et l’élevage traditionnels y ont façonné le paysage, dominé en partie par des forêts de pins sylvestres, de sapins, de chênes rouvres et de pins à crochets. Ayant pour vocation particulière la protection d’un certain nombre d’espèces rares et en danger figurant sur la Liste rouge de l’UICN, Ordino offre un refuge au grand tétra, emblématique des Pyrénées, au gypaète barbu et au lézard des Pyrénées, et constitue une zone critique pour les Lépidoptères (papillons). Le principal moteur du développement économique de la région est le tourisme, qui dépend fortement de la qualité de l’environnement naturel et de la conservation du patrimoine.
Réserve de biosphère transfrontière du Complexe W-Arly-Pendjari (WAP) (Bénin, Burkina-Faso, Niger)
Ensemble composé de trois anciennes réserves de biosphère, le site se trouve à cheval sur les frontières de régions biogéographiques emblématiques d’Afrique de l’Ouest (sahélienne, soudanaise et guinéenne), qui présentent une biodiversité variée. Il comprend des zones humides d’importance internationale reconnues par la Convention de Ramsar sur les zones humides d’importance internationale et offre un refuge à des espèces vulnérables et en danger telles que le guépard, l’éléphant, le lion, le léopard et le vautour. La réserve de biosphère constitue une barrière contre l’avancée de la désertification venant du nord.
Sur une superficie de plus de 9 400 000 ha, elle compte environ 4 millions d’habitants répartis dans les trois pays, notamment des Gourmantchés et des Peuls. Ces deux groupes culturels préservent d’importants rituels traditionnels pour assurer de bonnes récoltes et la prospérité de l’élevage animal, leurs principales activités économiques.
Réserve de biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé (Bénin)
Située sur la côte atlantique sud-est du Bénin, la Basse Vallée de l’Ouémé est un point chaud naturel de la biodiversité équatoriale guinéenne à l’ouest et de la biodiversité équatoriale congolaise à l’est. Ces différents paysages complètent les divers écosystèmes du Dahomey Gap ainsi que ceux de la réserve de biosphère du Mono, située sur la côte atlantique sud-ouest du Bénin. Cette grande diversité se reflète également dans la culture et la religion d’une région où pas moins de dix langues sont parlées.
Réserve de biosphère de Fogo (Cabo Verde)
Plus jeune île du sud de l’archipel de Cabo Verde et la seule avec un volcan actif, la réserve de biosphère de Fogo culmine à une altitude de 2 829 mètres. Elle abrite diverses espèces indigènes, notamment des oiseaux et des reptiles, tels que Hemidactylus lopezjurado (gecko endémique rare), Chioninia vaillantii xanthotis (Mabuya de Vaillant) et des tortues marines (tortue verte et tortue olivâtre). Ses quelque 37 000 habitants vivent principalement de la culture des fruits, du café, des légumes et des vignes réputées pour leur terroir volcanique.
Réserve de biosphère de Maio (Cabo Verde)
Cette réserve de biosphère principalement marine abrite plusieurs espèces endémiques, notamment des tortues et des cétacés, ainsi que de nombreux poissons, oiseaux marins et reptiles marins. Le site de Maio, l’un des endroits les plus arides du pays, offre de superbes plages, des festivals, des marchés artisanaux et un patrimoine historique qui ont attiré un nombre croissant de touristes au cours des dernières années. La majeure partie des quelque 7 000 habitants de l’île vivent de la production de maïs, de haricots, de melons et de sel, ainsi que du tourisme.
Réserve de biosphère de Mohéli (Comores)
Particulièrement bien préservé, le site de Mohéli comprend une exceptionnelle biodiversité d’importance régionale et mondiale, des taux d’endémisme étant particulièrement élevés parmi les différents groupes de flore et de faune, aussi bien terrestres que marins. La Convention de Ramsar considère la réserve comme une zone de conservation prioritaire. Doté d’un sol volcanique fertile et d’un réseau hydrographique permanent, la zone pourrait améliorer sa production agricole, ce qui constitue un défi en raison de son écosystème fragile. L’énorme potentiel constitué par l’écotourisme reste lui aussi inexploité et pourrait contribuer à l’avenir au développement durable de la région.
Réserve de biosphère de la chaîne de montagnes d’Asterousia (Grèce)
Présents de manière interrompue depuis le néolithique, les hommes ont laissé dans la région d’Asterousia, dans le sud de la Crète, de riches vestiges archéologiques d’établissements humains épars dans les paysages de montagne caractérisés par des habitats naturels et semi-naturels, ainsi que des zones naturelles de grande valeur écologique qui abritent plus de 55% des espèces animales et végétales de l’île. La chaîne de montagnes d’Asterousia est la zone montagneuse la plus au sud de l’Europe.
Réserve de biosphère de Panna (Inde)
Située dans le centre de l’Inde, dans l’État du Madhya Pradesh, Panna se caractérise par des forêts et une végétation de type marécageuse, riches en plantes médicinales rares et en produits forestiers autre que le bois d’œuvre, tels que cachou (kattha), gomme et résines. Aire d’habitat critique pour le tigre, le site abrite la réserve de tigres de Panna, ainsi que l’Ensemble monumental de Khajuraho, site inscrit au patrimoine mondial. La zone tampon a subi une restauration substantielle de l’écosystème. L’agriculture, ainsi que l’horticulture, la sylviculture et le tourisme culturel et écologique, constituent les principales sources de revenus de la zone, qui comprend seulement trois centres urbains et plus de 300 villages.
Réserve de biosphère de Bunaken Tangkoko Minahasa (Indonésie)
La réserve de biosphère de Bunaken Tangkoko Minahasa, en Sulawesi du Nord, se trouve au cœur du Triangle du corail de la région indo-pacifique, en Indonésie. Le site couvre une superficie totale de 746 405,92 hectares d’habitats terrestres et marins et englobe une mosaïque de systèmes écologiques, dont une zone côtière comprenant des récifs coralliens et des herbiers marins, des mangroves et des forêts côtières, des îles et des écosystèmes terrestres. La réserve de biosphère compte plus de 130 espèces de mammifères, dont le tarsier de Dian. La région vit de la production de cacao et de café, de la pêche et de l’écotourisme.
Réserve de biosphère de Karimunjawa-Jepara-Muria (Indonésie)
La réserve de biosphère de Karimunjawa-Jepara-Muria se trouve dans le centre de Java, dans la région montagneuse qui entoure le Mont Muria. Le site joue un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité de la région centrale de l’île de Java. Ses trois aires protégées englobent plus de 120 000 hectares, dont le parc national Karimunjawa, la forêt protégée du Mont Muria et la réserve naturelle du Mont Celering. La réserve comprend une grande diversité d’écosystèmes, notamment de petites îles, des écosystèmes marins et des forêts tropicales humides de plaine et de montagne. La majorité des habitants de la réserve de biosphère vivent de l’agriculture et de la pêche traditionnelles.
Réserve de biosphère de Merapi Merbabu Menoreh (Indonésie)
Située dans la partie centrale de l’île de Java, dans la région indo-malaise, la réserve de biosphère s’étend sur 254 877 hectares. Elle englobe le parc national du Gunung Merapi, le parc national du Gunung Merbabu et la réserve faunique du Sermo, chaque site jouant un rôle crucial dans la protection de diverses espèces endémiques javanaises. La réserve est représentative des forêts montagnardes de Java-Bali, qui protègent la biodiversité de la région indo-malaise, et des formations calcaires de la zone du Menoreh.
Réserve de biosphère d’Almaty (Kazakhstan)
La réserve de biosphère d’Almaty se trouve sur la crête de Zailiysky Alatau, sur la ligne de partage des eaux de plusieurs bassins qui alimentent un certain nombre de lacs. Ses forêts d’arbres fruitiers sauvages, principalement des pommiers sauvages, abritent diverses espèces de faune, dont 177 espèces d’oiseaux et près de 1 000 espèces d’insectes. Plus d’un millier d’espèces de plantes sont protégées dans la réserve de biosphère où 2 300 espèces animales ont été recensées. Il s’agit d’une zone récréative appréciée des citadins, notamment des habitants de l’ancienne capitale, Almaty. La réserve de biosphère vise à développer l’écotourisme, ainsi que l’élevage et l’agriculture durables, qui constituent des sources de revenus majeures dans la région.
Réserve de biosphère de l’Altaï occidental (Kazakhstan)
Situés dans la partie nord-est de la région orientale du Kazakhstan, à la frontière de la Fédération de Russie, les forêts de montagne et de taïga de la réserve de biosphère de l’Altaï occidental sont largement intactes. Elles comprennent les seules forêts de taïga noire du pays, ainsi que la taïga sibérienne et la taïga sombre. Des carcajous et des cerfs porte-musc vivent dans la réserve de biosphère, qui se trouve sur les routes migratoires saisonnières d’ongulés sauvages tels que l’élan, le cerf, le chevreuil et l’ours sauvage. La faune locale comprend plus de 160 espèces d’oiseaux, dont 129 nidifient dans la région (cigogne noire, aigle royal, faucon pèlerin, grue cendrée, hibou grand-duc). L’extraction minière et l’agriculture, principalement la culture de blé, de pommes de terre, de tournesols et de betteraves, sont les principales activités économiques de la réserve de biosphère.
Réserve de biosphère de Minett (Luxembourg)
Située dans le sud densément peuplé du Luxembourg, à la frontière avec la France, la réserve de biosphère s’étend sur la deuxième plus grande concentration d’habitants et d’emplois du pays après la capitale. Elle compte plus de 171 000 habitants, soit près d’un tiers de la population du Luxembourg, qui se concentrent sur 200 km², environ 10% du pays. La région a une longue tradition d’accueil des immigrants, qui a donné naissance à une population multiculturelle, dynamique et cosmopolite de plus de 150 nationalités. Ancienne région minière, la végétation a repris ses droits dans la plupart des terrils de la réserve de biosphère, créant une grande variété d’habitats naturels.
Réserve de biosphère de l'Atoll Addu (Maldives)
Addu, l’atoll le plus méridional des Maldives, se compose d’un total de 30 îles, dont 17 sont inhabitées. Il abrite l’un des écosystèmes de récifs coralliens les plus divers des Maldives, notamment des lagons, des passes récifales, des herbier marins, des bancs de sable, des îles coralliennes, une végétation tropicale luxuriante, des mangroves, des zones humides, des lacs saumâtres appelés kilhis par les habitants, des terres agricoles et des zones résidentielles. Environ 14 352 ha de sa superficie totale de 17 174,40 ha sont des zones marines, qui abritent une remarquable biodiversité, notamment plus de 1 200 espèces de poissons. Le site offre un refuge à des espèces menacées au niveau international ainsi qu’un habitat important pour les oiseaux migrateurs. La plupart des habitants vivent de la pêche et du tourisme lié aux sports sous-marins. Les atolls des Maldives sont gravement menacés par la montée du niveau de la mer provoquée par le changement climatique et par la présence d’un nombre croissant d’espèces étrangères invasives, deux phénomènes qui nécessitent la prise de mesures aux niveaux régional et mondial. La création de la réserve de biosphère de l’Atoll Addu renforce les efforts actuels de gestion des services écosystémiques des récifs coralliens à travers le développement durable.
Réserve de biosphère de Fuvahmulah (Maldives)
Grande île du sud des Maldives, la réserve de biosphère englobe l’ensemble de l’écosystème de l’atoll, y compris le plus divers des écosystèmes coralliens du pays avec des habitats sains et des formations coralliennes uniques sur les plages de sable. La surface de l’île a la forme d’un bol très peu profond formé de deux mangroves et zones humides (appelé kilhi par les habitants) à des points bas moyens, qui forment deux petits sous-bassins liés. Ces kilhis ont influencé le mode de vie des habitants de l’île, qui vivent principalement du tourisme, de la pêche artisanale et de l’agriculture de subsistance.
Réserve de biosphère de Toson-Khulstai (Mongolie)
Située dans le nord-est de la Mongolie, entre deux écosystèmes, la forêt des steppes et la prairie, la réserve de biosphère de Toson-Khulstai fait partie de la plus grande prairie tempérée intacte sur terre. La réserve vise à protéger les écosystèmes des collines, terres ondulées et steppes sèches qui constituent l’habitat naturel de la gazelle de Mongolie et d’autres espèces de la faune sauvage, notamment la grue à col blanc, la buse de Chine, l’aigle des steppes et la marmotte de Sibérie. Un accord a été conclu avec les communautés d’éleveurs nomades qui vivent de manière saisonnière dans la zone pour assurer la durabilité du pâturage. Les moyens de subsistance d’environ 200 familles d’éleveurs dépendent de services écosystémiques fournis par la réserve de biosphère, notamment le pâturage saisonnier et l’eau douce pour le bétail et la population.
Réserve de biosphère de Hadejia Nguru Bade (Nigéria)
Située dans la zone soudano-sahélienne du Nigéria, dans le bassin du lac Tchad, la réserve de biosphère englobe le premier site Ramsar du Nigéria, la zone humide de Bade Ngruru, ainsi que la réserve cynégétique de Baturiya, une ancienne forêt communautaire. La crue saisonnière des rivières Hadejia et Jama’re inonde les terres et les hautes terres des États de Bauchi et de Kano, ainsi que le plateau de Jos, qui offre un refuge à de nombreuses espèces d’oiseaux résidents et migrateurs. La région est considérée d’importance internationale pour la conservation des oiseaux. La réserve de biosphère compte une population de 932 000 habitants, variée sur le plan culturel et social, composée de Kanuri, de Bade, d’Haoussas et de Fulani. La création de la réserve de biosphère s’inscrit dans un effort régional d’actualisation et d’amélioration des connaissances sur les ressources naturelles du lac Tchad et de renforcement des capacités de gestion durable de ces ressources.
Réserve de biosphère d’Oban (Nigéria)
La réserve de biosphère d’Oban se trouve dans l’État de Cross River, dans l’angle sud-est du Nigéria. La réserve de biosphère de 557 682 ha englobe la Réserve forestière d’Oban, la Parc national de Cross River et le plateau d’Obudu. Elle abrite une portion significative de la forêt pluviale tropicale que l’on trouve encore au Nigéria, avec 1 568 espèces de plantes, dont plus de 80% sont endémiques. Elle joue un rôle crucial dans la protection de la mégafaune, notamment le gorille de Cross River, en danger critique d’extinction, le chimpanzé du Nigéria-Cameroun, l’éléphant de forêt et de nombreuses autres espèces rares et en danger. Les quelque 28 000 habitants qui vivent dans la réserve de biosphère appartiennent à trois grand groupes tribaux : les Ejagham, les Durop et les Dusanga-iyong iyong. L’Initiative Ekuri a été mise sur pied avec la population ekuri, une communauté indigène qui dépend de la forêt, pour protéger son identité, sa culture et sa connaissance des écosystèmes locaux. Elle vise à répondre par des mesures de conservation et de gestion durable de la forêt aux enjeux que sont la perte de biodiversité, les déplacements d’espèces et l’accroissement démographique.
Réserve de biosphère d’Okangwo (Nigéria)
Situé dans la forêt pluviale côtière d’arbres à feuillage persistant qui longe le golfe du Biafra, le site d’Okangwo occupe la partie nord du parc national de Cross River, à la lisière des hautes terres du Cameroun, entre les fleuves Cross et Sanga. Cette combinaison de systèmes fluviaux a produit une biodiversité d’une richesse exceptionnelle. Les espèces animales présentes dans la zone comprennent l’éléphant d’Afrique (Loxodonta Africana), le buffle d’Afrique (Syncerus caffer nanus), le potamochère roux (Potamochoerus porcus pictus) et le gorille de Cross River (Gorilla gorilla diehli), menacé de disparition. La forêt est une source de bois d’œuvre et d’autres produits forestiers comme le manguier de brousse (Irvingia wombolu), la canne de rotin (Calamus thwaitesii), à quoi viennent notamment s’ajouter des plantes médicinales et la viande de brousse, qui constituent, en plus du tourisme, des moyens de subsistance pour ses populations.
Réserve de biosphère Bosques de Neblina - Selva central (Pérou)
Situé dans le bassin de l’Amazone, dans une zone de transition entre les Andes et la forêt amazonienne, le site est limitrophe au nord avec la réserve de biosphère d’Oxapampa-Ashaninka-Yanesha. Bien que moins de 10% de la biodiversité de la région ait été recensée, Bosques de Neblina abrite des espèces de grande valeur bioécologique et affiche un degré élevé d’endémisme. Les espèces emblématiques comprennent notamment l’ours à lunettes (Tremarctos ornatus), espèce vulnérable, et le coq-de-roche péruvien (Rupicola peruvianus). La réserve naturelle de Pampa Hermosa, l’un des derniers endroits de la région où l’on trouve encore des forêts tropicales de montagne, et les bois de Pui Pui sont d’une importance capitale pour la protection des cours supérieurs des rivières, qui constituent une source d’eau douce sûre pour la population. Divers groupes de population sont présents sur le site, dont des Quechuas et des Ashaninkas. L’agriculture, la sylviculture et la pêche constituent d’importantes sources de revenus.
Réserve de biosphère de l’île de Porto Santo (Portugal)
Située dans l’archipel de Madère, la réserve de biosphère combine des zones terrestres et marines. Les zones terrestres abritent plus de 1 600 taxons, au niveau d’endémisme élevé, dont quinze types de plantes qui n’existent qu’à Porto Santo. Le site abrite plusieurs espèces de reptiles marins et de mammifères marins, notamment le phoque le plus rare du monde, le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) et la tortue de mer caouanne (Caretta caretta). Sa biodiversité marine n’a toutefois pas encore été entièrement recensée. Le tourisme est le secteur économique le plus important de l’île, dont la population est multipliée par quatre pendant la haute saison.
Réserve de biosphère de la forêt de Kologrivsky (Fédération de Russie)
Le site de la forêt de Kologrivsky, dans la partie nord-est de la plaine russe, présente des paysages influencés par les activités humaines ainsi que des écosystèmes de taïga méridionale intacte, notamment des pinèdes, des pessières, des forêts d’arbres à petites feuilles, des marais, des prairies et des réservoirs d’eau. Plus d’un millier d’espèces de faune et de flore ont été recensées dans la réserve de biosphère, dont quatre espèces de flore et treize espèces de faune figurant sur la Liste rouge des espèces menacées de la Fédération de Russie. La liste comprend également des oiseaux qui nidifient dans la réserve, notamment le lagopède des saules (Lagopus lagopus rossicus), le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), le hibou grand-duc et la mésange azurée (Parus cyanus). L’écotourisme est une activité stratégique pour le développement durable de la zone, qui connaît une augmentation saisonnière de la population de près de 50% et un niveau élevé de chômage.
Réserve de biosphère du Paysage de Gishwati Mukura (Rwanda)
La réserve de biosphère du Paysage de Gishwati Mukura se trouve dans le rift albertin au Rwanda. Zone mondialement reconnue pour sa biodiversité, le site abrite diverses espèces endémiques et menacées, telles que le chimpanzé de l’Est et le singe doré. La réserve de biosphère compte 337 782 habitants, qui vivent dans des communautés rurales, dont les principales activités économiques sont l’agriculture pratiquée au moyen d’activités de gestion durable des terres, le sylvopastoralisme, l’agroforesterie et le tourisme.
Réserve de biosphère du Nord-Est de Tobago (Trinité-et-Tobago)
La réserve de biosphère du Nord-Est de Tobago présente un écosystème rare d’île caraïbe de la crête vers l’océan largement intact, qui comprend la réserve de forêt pluvial tropicale la plus ancienne au monde, la réserve forestière de Tobago Main Ridge, créée en 1776. Le site couvre 83 488 ha, dont une zone marine de 68 384 ha qui abrite des récifs coralliens et des mangroves. Au total, 1 774 espèces ont été recensées dans 19 types d’habitat, y compris des plantes et des animaux uniques et menacés au niveau mondial, parmi lesquels 83 espèces de la Liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) et 41 espèces endémiques. En rejoignant le Réseau mondial des réserves de biosphère, la collectivité cherche à revitaliser les liens culturels et spirituels entre la population et la nature et à favoriser la préservation de ce paysage humain et naturel aussi fragile que remarquable.
Extension, modification du zonage ou changement du nom des réserves de biosphère existantes :
Réserve de biosphère du Dja (Cameroun)
Créée en 1981, la réserve de biosphère du Dja dans le sud du Cameroun a fait l’objet d’une nouvelle proposition avec une superficie passant de 800 000 à 1 328 097 ha, dont une zone de transition de 740 000 ha, où les activités humaines et économiques durables sur le plan socioculturel et écologique sont gérées par les communautés baka and bantoues (Badjoué, Bulu, Fang, Kaka et Nzimé). La réserve de biosphère englobe une partie du bassin forestier du Congo et un site du patrimoine mondial naturel, la réserve faunique du Dja. Elle abrite l’une des plus importantes colonies de picathartes (Picathartes oreas) du monde, ainsi que le gorille des plaines de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla), en danger critique d’extinction, le chimpanzé, le pangolin géant, la panthère, l’éléphant et le calao.
Réserve de biosphère de Falasorma-Dui Sevi (France), anciennement réserve de biosphère de la Vallée du Fango
Située en Corse, la réserve de biosphère élargie couvre 86 429 hectares terrestres et marins. Elle s’étend de 1 300 m d'altitude dans le Golfe de Porto jusqu'aux hautes montagnes de l’île (Punta Minuta, 2 556 m). Elle englobe divers habitats réputés pour leur faune et leur flore, dont 20 espèces animales et près de 150 espèces de plantes endémiques de Corse ainsi que parfois de Sardaigne. On notera la sittelle corse, le mouflon de Corse, le pin noir, l’armérie de Soleirol, l’érodium de Corse, la salamandre de Corse, le corail rouge et la posidonie. Les 3 500 habitants permanents de la réserve de biosphère vivent principalement de l’agriculture, de la pêche, de l’artisanat et du tourisme entre avril et octobre. Le nouveau nom du site reflète son identité corse en utilisant le nom local de la Vallée du Fango, tandis que Dui Sevi (Deux-Sevi) désigne la région se trouvant dans la zone de transition.
Réserve de biosphère du Mont Kenya-Lewa (Kenya), anciennement réserve de biosphère du Mont Kenya
Les zones révisées de la réserve de biosphère couvrent 568 553 ha, y compris le Mont Kenya, un volcan éteint portant l’une des plus vastes forêts indigènes à couvert fermé du pays, le sanctuaire Lewa Wildlife Conservancy et le paysage de forêt de Ngare Ndare. L’intégration du paysage de montagne qui fait se chevaucher l’équateur et de la forêt s’étendant au pied du relief offre un écosystème unique à des espèces telles que le bongo (Tragelaphus eurycerus), le rhinocéros noir et blanc (respectivement Diceros bicornis et Ceratotherum simum), l’éléphant d’Afrique (Laxodonta Africana) et le céphalophe à front noir du Kenya (Cephalopus nigrifrons hooki). La gestion de la forêt de Ngare Ndare sera assurée par une association communautaire pour la forêt. Des projets de recherche et de suivi collaboratifs concernant la plantation d’arbres seront menés avec GREENBELT, l’écotourisme avec Nature Kenya, et la régénération des zones forestières dégradées avec l’Institut kényan de recherche forestière.
Réserve de biosphère des Gorges de Rivière Noire-Bel Ombre (Maurice), anciennement réserve de biosphère de Macchabee/Bel Ombre
Caractérisée par un fort degré d’endémisme et reconnue par Birdlife International comme une importante aire ornithologique, la réserve de biosphère verra sa superficie passer de 3 594 ha à 8 582,21 ha. Avec cette extension, elle assurera pleinement les fonctions actuelles de réserve de biosphère prévues par le Plan d’action de Lima. Les communautés locales vivant dans la réserve de biosphère participent à des initiatives de conservation dont la plantation de coraux, le nettoyage de la plage et du lagon, des activités d’éducation relatives à l’environnement et des projets de recherche à long terme visant à assurer la conservation de la faune et la flore menacées. Le nouveau nom de la réserve de biosphère rend hommage aux derniers vestiges de la forêt native se trouvant principalement dans le parc national des Gorges de Rivière-Noire.
Réserve de biosphère de Vindelälven-Juhttátahkka (Suède), anciennement réserve de biosphère de Vindelälven-Juhtatdahka
Renommée par le CIC-MAB à la demande de la Suède, la réserve de biosphère inscrite en 2019 sous le nom de Vindelälven-Juhtatdahka se trouve sur le cercle arctique et inclut de vastes parties de la réserve naturelle de Vindelfjällen, l’une des plus grandes d’Europe. Cette zone est habitée par deux communautés culturelles distinctes, les Suédois et les Sami, aux riches traditions culturelles.
- Galerie photos des nouvelles réserves de biosphère :
- Contact médias : Bernard Giansetto, b.giansetto@unesco.org, +33(0)1 45 68 17 64