´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé

De réfugié à entrepreneur : comment une bourse UNESCO a aidé un syrien en Jordanie

Saif sert le café dans son florissant café « Luminus Â»

L’aventure de Saif Al-Sharaa a démarré lorsque lui et sa femme ont demandé l’asile en Jordanie en 2013. Le couple a loué le modeste appartement d’un ami à Irbid et en trois jours, Saif a trouvé du travail dans un café local.

Saif a commencé à explorer des moyens de poursuivre ses études en Jordanie. En République arabe syrienne, Saif avait obtenu son Tawjihi (certificat d’études secondaires) mais avait arrêté ses études. Il a entendu parler des bourses offertes aux réfugiés syriens et aux jeunes jordaniens vulnérables.

À l’appui du Plan de réponse à la crise syrienne adopté par le Gouvernement de la Jordanie, le , avec le généreux soutien financier du Gouvernement de la République de Corée, et en coopération avec le Luminus Technical University College, met en Å“uvre le projet « Fourniture d’EFTP pour les jeunes jordaniens vulnérables et les réfugiés syriens Â».

Dans le cadre de ce projet, l’UNESCO aide les jeunes à suivre des programmes de formation de qualité en tant que moyen de créer des emplois. Le projet est pleinement conforme au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et en particulier à l’Objectif de développement durable 4 axé sur la fourniture d’une éducation inclusive de qualité et la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie pour tous.

Saif a posé sa candidature au programme de BTEC de niveau 3 en génie civil au LUMINUS Technical University College. Il a commencé ses études en 2015 et obtenu son diplôme l’année suivante.

« Pendant la journée, je travaillais au café lorsque je n’étais pas au lycée, et le soir, je révisais. Après avoir reçu le diplôme de génie civil, je me suis intéressé au programme d’administration des entreprises. J’ai présenté ma candidature pour cette bourse et j’ai été accepté Â».

Le café où Saif avait été employé a été mis en vente. Saif y a vu une chance de réaliser son rêve : avec son frère, ils ont contacté le propriétaire du café et rassemblé tout l’argent qu’ils avaient économisé. Le propriétaire a accepté leur offre et les frères n’ont pas tardé à s’approprier les lieux.

« Nous avons entrepris de grands travaux de rénovation afin de rendre le café plus ouvert et chaleureux. En l’honneur de l’endroit où j’avais étudié, nous avons décidé de rebaptiser le café « Luminus Â» Â».

Saif a ajouté que certains membres de la communauté avaient mis du temps à accepter que le café ait été vendu à des syriens et exprimé leur rancÅ“ur : « Nous avons dû surmonter cette attitude et nous avons perdu quelques-uns des anciens clients. Cela dit, le processus nous a également fait gagner une nouvelle clientèle. Auparavant, le café était principalement fréquenté par des hommes et maintenant, les femmes se sentent à l’aise et apprécient également l’endroit Â».

Nous avons connu une période de transition et d’adaptation, mais aujourd’hui, le café est florissant. « Ma femme m’a beaucoup soutenu. C’est presque comme si elle s’occupait de la publicité du café, en en parlant à ses amis, qui ensuite en parlent autour d’eux. Nous avons également lancé un programme de fidélité, qui propose des réductions aux clients qui reviennent nous voir. Â» Actuellement, Saif soutient sa femme qui commence ses études à l’université.

Bien que Saif et sa famille soient désormais membres de leur nouvelle communauté, ils gardent de bons souvenirs de la Syrie. « Chaque personne qui est forcée de quitter sa maison rêve d’y retourner un jour. Si un jour je devais rentrer en Syrie, j’y ouvrirais le même genre de café Â».

Saif bénéficie de l’une des 250 bourses offertes aux jordaniens vulnérables et aux réfugiés syriens dans le cadre de ce programme, qui aide les jeunes à accéder à un enseignement post-élémentaire pertinent et qualifié. La plupart des étudiants inscrits aux programmes de BTEC proposés n’ont pas réussi à obtenir le Tawjihi, qui n’est pas une condition préalable d’admission.

Durant ses études, Saif a bénéficié de la partie du programme de formation dédiée aux compétences entrepreneuriales, et a utilisé ces compétences dans son travail actuel. Il est heureux d’avoir acquis des compétences favorisant l’employabilité durant ce programme financé par la Corée, et souligne qu’il se sent plus confiant dans la gestion des profits et l’atténuation des pertes. Il a également l’impression d’avoir beaucoup appris en matière de leadership, une compétence qui renforcera sa résilience et garantira sa réussite à long terme.