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Irina Bokova remercie la Turquie et approfondit les liens de l’UNESCO avec ce pays
Le 5 janvier, Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, a prononcé le discours d’ouverture lors de la séance d’inauguration de la 7e Conférence annuelle des ambassadeurs de la République de Turquie, à Ankara. Ce discours entre dans le cadre du 70e anniversaire de l’UNESCO, qui sera célébré en 2015.
À l’invitation de M. Mevlüt Çavuşoğlu, Ministre des affaires étrangères, Mme Bokova s’est exprimée sur le thème « Culture de la paix : vision et pratique de l’UNESCO ». La Conférence réunissait le Vice-Président du Parlement, ainsi que de nombreux ministres et près de 200 ambassadeurs de la Turquie.
Le Ministre des affaires étrangères a ouvert la Conférence par un large tour d’horizon de la situation dans le monde et de la politique étrangère turque. Il a évoqué les tendances de continuité et de changement à l’œuvre dans le monde et la nécessité pour la Turquie de poursuivre sa politique de promotion de la « paix nationale et mondiale ».
Le Ministre des affaires étrangères a souligné « l’immense potentiel de la Turquie dans le domaine de la culture », insistant sur l’atout que représente la coopération avec l’UNESCO.
Passant en revue les divers défis auxquels le monde est confronté, la Directrice générale a déclaré : « une culture de la paix ne se décrète pas seulement avec des traités ; elle doit être nourrie par le respect de la dignité, des droits et des capacités de chaque homme et de chaque femme, comme une façon d’être, d’échanger avec les autres, de vivre sur notre planète. Pour fonctionner, elle doit être fondée sur la solidarité, les droits de l’homme, les principes qui guident l’UNESCO depuis 1945 ».
Mme Bokova a rappelé que 2015 marquerait un tournant pour la communauté internationale avec l’élaboration d’un nouveau programme mondial de développement durable. Elle marquera aussi le 70e anniversaire de l’UNESCO et sera l’occasion de placer le message de l’Organisation au cœur du futur programme.
« La puissance coercitive ne suffit pas : nous devons utiliser le pouvoir de persuasion pour bâtir une culture de la paix aujourd’hui. Les fondateurs de l’UNESCO – et la Turquie en faisait partie – le savaient. Nous devons renouveler ce message pour des temps nouveaux », a déclaré Mme Bokova.
« Nous reconnaissons tous l’interdépendance croissante du monde. Pouvons-nous faire de cette interdépendance un atout ? Toutes les sociétés partagent la même destinée. Pouvons-nous agir avec une détermination commune pour concevoir le futur que nous voulons pour tous ? »
Dans son discours, la Directrice générale a présenté le vaste éventail des contributions de l’UNESCO à l’élaboration d’un nouveau programme global, universel et ambitieux pour l’après-2015 – en commençant par l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie, mais aussi la mise à profit des sciences au service du développement durable, le développement de l’accès à l’information et de la liberté d’information, la promotion de l’égalité des genres et la sauvegarde du patrimoine et de la diversité culturels.
À cet égard, Mme Bokova a souligné la nécessité de tout mettre en œuvre pour renforcer les liens d’une humanité commune, partageant un passé et un avenir. C’est pour cette raison, a-t-elle ajouté, qu’elle s’est rendue en Iraq, à Bagdad et Erbil, en novembre, afin de soutenir le Gouvernement et le peuple iraquiens face aux exactions dont ils sont victimes.
« Outre une crise humanitaire profonde, nous assistons à un nettoyage, à un anéantissement et à un pillage culturels sans précédent. Nous assistons à la destruction intentionnelle de sites irremplaçables, nous voyons des communautés attaquées en raison de leur identité, des sites antiques systématiquement pillés pour alimenter des trafics ou financer des groupes extrémistes et des violations choquantes des droits de l’homme. Ces attaques visent le peuple d’Iraq, son identité. »
La Directrice générale a évoqué l’action urgente menée par l’UNESCO pour y répondre et a appelé de ses vœux une intensification de la coopération en faveur de l’Iraq et de la Syrie afin de créer des zones culturelles protégées et de mettre un terme au trafic des biens culturels.
La Directrice générale a remercié le Gouvernement de la Turquie – pays qui assumera la présidence du G-20 en 2015 – pour la vigueur de son engagement à l’échelle régionale et mondiale dans tous ces domaines. Sur cette base, elle a appelé à ouvrir un nouveau chapitre en vue d’approfondir encore le partenariat avec l’UNESCO, en s’appuyant par exemple sur les divers modes de coopération existants, notamment dans le cadre de l’Alliance des civilisations – une initiative de l’ONU – et de la Décennie internationale du rapprochement des cultures.
« La Turquie abrite l’un des plus vénérables services diplomatiques au monde. Il n’est pas usurpé de dire que les traditions de ce pays ont façonné la diplomatie telle que nous la connaissons aujourd’hui », a-t-elle déclaré. « Parallèlement, une nouvelle Turquie voit le jour : un leader économique influent, une puissance stratégique dont la voix a une portée mondiale. Je me réjouis à la perspective de renforcer la coopération entre la Turquie et l’UNESCO. »
Pour terminer, Mme Bokova a rappelé les derniers paragraphes du récent rapport du Secrétaire général de l’ONU intitulé « La dignité pour tous d’ici à 2030 » :
« Nous devons adhérer aux concepts essentiels et interdépendants que sont la dignité, la population, la prospérité, la planète, la justice et le partenariat».