Margarita Saad a spécialement conçu cette installation pour l’UNESCO. C’est pourquoi elle a réuni, en un même mouvement, la femme, la liberté et la paix. Pour mettre en avant le féminin, elle a choisi las "aves" (les oiseaux, en espagnol), qui représentent aussi, dans notre imaginaire, la liberté et la paix.
Les formes changent ainsi que les directions prises par les oiseaux, ce qui témoigne de la diversité et de la liberté. Ces "aves" tendent à se retrouver, leur mouvement les fait se rencontrer. Chacune est différente des autres et elles portent, toutes, des écritures variées.
L’espace où elles circulent demeure expérimental et multiculturel. Elles tracent des itinéraires multiples qui les unissent dans leurs mouvements migratoires. On retrouve cette dynamique dans le travail pictural lui-même, qui combine, pour chaque oiseau, le vide et le plein, ainsi que le signe et le trait. Ceci est accentué par la liberté accordée au spectateur, car la polysémie de l’œuvre que l’artiste lui propose ouvre son espace à tous les regards et à toutes les interprétations.
Le travail de Margarita Saad se retrouve donc pleinement dans notre modernité, marquée par la multiplication des signes et de leurs supports, notamment dans les cultures urbaines. Mais l’artiste ne cesse pas, pour autant, d’être attentive aux données de la nature, dont ces oiseaux font partie, et aux formes qu’elle lui propose.
Les "aves" résultent d’une expérimentation graphique, inspirée par la réunion d’alphabets différents, représentatifs de plusieurs civilisations. Elles s’inscrivent par conséquent dans un mouvement manifestement universaliste. Ces mille "aves" deviennent ainsi des messagères de la paix.
Biographie de l'artiste
Née en Uruguay en 1967, Margarita Saad vit et travaille en France. Après avoir obtenu une licence en Cinéma à la Sorbonne Nouvelle – Paris III, elle s’est consacrée aux arts plastiques. Elle a vécu entre plusieurs langues, alphabets et cultures. Son art se nourrit de cette diversité, aussi bien dans ses tableaux que dans ses installations et ses sculptures. Margarita Saad s’est particulièrement intéressée aux possibilités qu’offre le papier en tant que support de son travail.
Elle a exposé dans de nombreuses galeries et institutions culturelles, en France et à l’étranger: Chine, Espagne, Uruguay, Danemark, Royaume-Uni. En 2007-2008, elle a été lauréate de la résidence d’artiste Institut ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ/Taipei Artists Village, à Taiwan. En 2014-2015, elle a obtenu le Leverhulme Trust Artist in Residence Grant pour un projet en association avec le département de ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ d’University College London.
Elle entretient un lien significatif avec la littérature et les écrivains : après un « Hommage à Khalil Gibran », elle a créé des séries de tableaux autour du livre « La Disparition » de Georges PEREC (intitulée « J’ai retrouvé les E »), ainsi que sur l’œuvre de l’écrivain argentin Jorge Luis BORGES. Elle a aussi pris part, avec certaines de ses œuvres, à la lecture–spectacle consacrée aux trois écrivains franco-uruguayens Lautréamont, Laforgue et Supervielle, qui a eu lieu à la Bibliothèque nationale de France en mai 2017.
Elle a été invitée, par la Délégation permanente de l’Uruguay, à exposer à l’UNESCO lors de la semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes, en 2018. C’est alors qu’elle a créé son installation « Mille oiseaux messagers de la Paix ».